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tirais à l’épouser sans l’aimer ? dit Bélinde avec indignation.

— Non ; vous pouviez l’aimer, — mais pas d’une manière comparable à — en un mot, ma chère, vous pouviez vous tromper, et l’arrivée de M. Hervey aurait pu vous faire appercevoir le véritable état de votre cœur. J’ai vraiment tant de peur de vous offenser, que je puis à peine trouver des mots… mais, dans le vrai, avouez qu’il y a quelque temps vous aimiez mon pauvre Clarence ; et, en dépit des argumens de M. Percival contre les premières amours, je suis portée à croire…

Vous êtes portée, dit Bélinde, à considérer l’amour comme une maladie qu’on ne peut avoir qu’une fois.

— Vous ne seriez pas si spirituelle, ma chère, si vous éprouviez une passion. Croyez-moi, Bélinde, vous vous trompez vous-même ; vous n’avez pas d’amour pour M. Vincent ; si vous l’épou-