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pas pour elle un pis-aller, furent des motifs qui agirent avec plus de force sur l’esprit de Bélinde, que tout ce qu’aurait pu lui dire lady Anne Percival en faveur de M. Vincent. Le contraste de la franchise de celui-ci, avec la vacillation et le mystère qui caractérisait la conduite de Clarence Hervey, la presque certitude qu’elle avait que M. Hervey était attaché à une autre femme, la conviction que M. Vincent l’aimait sérieusement, et qu’il possédait plusieurs bonnes qualités essentielles au bonheur, toutes ces pensées opéraient chaque jour davantage sur ses sentimens. Nous épargnerons au lecteur les détails des doutes et des scrupules d’une jeune personne, et les alternatives d’espérance et de crainte d’un amant passionné. Il sera suffisant de dire que l’espoir de l’amant fut flatté par un demi-consentement, et qu’il n’attendait plus que le moment où les flambeaux de la religion allumeraient ceux de l’hymen.