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ment, elle est tellement détestée de tous les habitans du village qu’elle a privés de ce bon pasteur, qu’il serait dangereux pour elle d’y passer. Voilà un trait de la vie de mistriss Freke.

Ce fut cette histoire, dit M. Vincent, qui m’a fait changer d’opinion sur elle. Jusqu’alors je l’avais toujours regardée comme une femme qui aurait une mauvaise tête, mais un bon cœur, et qui se nuisait à elle-même sans nuire aux autres.

Il est difficile, dans le monde, dit M. Percival, et particulièrement aux femmes, de se nuire à elles-mêmes sans nuire aux autres. On commence par des plaisanteries, et l’on finit par des méchancetés. Elles défient le monde, — le monde se venge en les excommuniant. — Elles désespèrent de revenir de cet arrêt, et font leur unique occupation et l’objet de leur ambition du plaisir perfide de troubler la sécurité vertueuse des autres femmes.