Page:Edgeworth - Belinde T3 T4.djvu/150

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tôt qu’elle apperçut l’oiseau, elle joignit ses mains, et, souriant comme un enfant à travers ses pleurs, elle accourut vers moi, me remercia cent fois, baisa l’oiseau et le mit dans son sein.

Ah ! pauvre jeune fille ! (pensais-je.) Mais qu’importe ce que je pensais alors ? dit Mariette en fermant les yeux, pour cacher les larmes qui les remplissaient. J’étais embarrassée, quand tout-à-coup mistriss Ormond entra. Sa présence me fit ressouvenir dans quelle compagnie je me trouvais. Ah ! mylady, que la vue de cette vilaine femme me fit horreur ! Elle me regarda d’un air tout effaré, quoique ses manières fussent polies ; elle demanda tout bas à miss Saint-Pierre pourquoi je me trouvais là, et elle lui fit ensuite toutes sortes de signes pour qu’elle sortît de la chambre. Comme je ne m’étais jamais trouvée dans une pareille position, je fus tout-à-fait privée de ma facilité ordinaire à m’exprimer, et je ne pus