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rait en état de sortir, elle irait voir mistriss Delacour.

Le chirurgien était parti aussitôt après l’opération : il était essentiel, pour garder le secret de mylady, qu’il ne prolongeât point son séjour chez elle. Le docteur X. la soigna avec un zèle que chaque jour semblait couronner de succès.

Cet homme, estimable autant qu’habile, ne se contentait pas de lui prodiguer les secours de son art : remontant aux causes morales, il cherchait à rendre lady Delacour à elle-même, en même temps qu’à la santé.

Il lui prescrivit un régime sévère, lui défendit absolument l’opium. Son séjour à la campagne lui permettait un genre de vie aussi réglé que sain ; elle n’avait plus d’inquiétude sur sa santé, plus de tourmens à cacher. Sa réconciliation avec son mari et sa famille la faisait jouir de ce bonheur qu’elle n’avait jamais goûté. Sa petite Hélène était chaque jour