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En achevant ces mots, elle mit une marque dans un livre qu’elle lisait. Elle porta ce livre sur le rayon à l’autre bout de la chambre ; puis, se tournant vers Bélinde, elle lui dit d’un air de dignité calme :

Allons, ma chère Bélinde.

Celle-ci s’était jetée dans un fauteuil, et paraissait n’avoir pas la force de se relever.

— Oh dirait, à vous voir, que c’est vous que l’on doit opérer. Ne tremblez point pour moi, car je ne tremble pas moi-même. Je dois à l’amitié de ne pas vous tourmenter de ce spectacle.

Non, non, assurément, reprit Bélinde, je veux y être ; Mariette est incapable de vous servir dans cette occasion. J’admire votre courage, je veux l’imiter et remplir ma promesse.

— Votre promesse est de recevoir mon dernier soupir.

— J’espère n’avoir pas à remplir cette promesse.