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elle, ou qu’elle allait m’écraser. Nous nous liguâmes, et nous fîmes tout céder devant nous.

Je ne puis pas faire honneur à ma politique de la liaison que je formai avec Henriette ; je me sentais de l’attrait pour elle ; il y avait dans ses manières quelque chose d’abandonné qui me séduisait. Elle était si franche sur certains sujets, que je lui crus de la sincérité sur tous. Elle avait le talent de faire croire que cette espèce de vertu qui compte sur ses propres moyens et dédaigne de s’entourer de précautions, est réellement inattaquable. Quant à moi, je lui croyais une tête d’une force extraordinaire, parce que je la voyais souvent approcher du précipice sans trembler.

Nous n’eûmes pas plutôt formé notre ligue défensive et offensive pour la réforme des manières, que je vis entrer mon imbécille de mari, avec sa mine de