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mot à ce qu’il me dit. C’était un homme extrêmement désagréable, laid comme un vieux singe : il m’ennuyait. Je fis demander un de mes oncles qui faisait mes affaires d’argent avant mon mariage, et je le mis aux prises avec le notaire, afin qu’ils s’entendissent s’ils pouvaient. Une demi-heure après, mon oncle vint me trouver. Il était dans une fureur épouvantable, et me dit qu’avec tout mon esprit je me laissais duper comme une bête. Je crus d’abord que tout cela n’était qu’une plaisanterie ; mais lorsqu’il m’expliqua que, si mylord mourait, je serais sans le sou, je devins sérieuse, comme vous pouvez croire. Il me fit entendre qu’on m’avait escroqué ma dot et tous mes droits nuptiaux. Je répétai cela à mylord avec quelque aigreur : il me répondit :

Nécessité n’a point de loi.

Ce qui est, comme vous savez, l’adage des fripons.