Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/80

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Percival, jeune homme tout-à-fait dans le genre de Clarence : mais, je vous en demande pardon, il avait plus de bon sens. — Il était amoureux de moi ; mais malheureusement il n’était pas amoureux de mes défauts. Je voulais qu’il aimât mes défauts, parce que je sentais bien que c’était une partie essentielle de moi-même. Je lui dis, Vous ne voulez pas ? il me répondit, Je ne peux pas. Je remarquai qu’il faisait des mines, lord Delacour n’en faisait pas. Je le lui proposai pour modèle ; il me dit que ce modèle-là ne lui convenait pas ; et moi, piquée, je me mariait pour le piquer.

Ce qu’il y eut d’humiliant pour moi, c’est qu’il prit la chose en patience ; six mois après il épousa une femme d’un grand mérite. — Je ne peux pas souffrir ces femmes d’un grand mérite. Pauvre Percival ! si je l’avais épousé, je suis sûre que j’aurais été très-heureuse, et que j’aurais fait une excellente femme. —