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hésitait à lâcher : je sonnerai, vous dis-je ; allez !…

En même temps elle ouvrit le cabinet, et y entra la première. Bélinde hésitait à la suivre ; mais, comme mylady répétait ses signes pour l’engager à entrer, elle la suivit en effet : alors mylady ferma la porte à la clef. La chambre était un peu sombre, parce qu’il n’y avait qu’une bougie : Bélinde, regardant autour d’elle, ne vit que des fioles en désordre, et s’apperçut qu’il y avait une forte odeur de drogues.

Lady Delacour était dans une grande agitation, tous ses mouvemens étaient rapides : elle regardait de tous côtés avec inquiétude, comme pour chercher quelque chose qu’elle ne savait pas trouver. Ensuite, elle parut agitée d’une espèce de fureur, et essuya son rouge avec un mouvement brusque et violent : puis, se tournant du côté de Bélinde, elle tint sa bougie devant son visage, comme pour lui faire remarquer ses traits livides. Ses