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que le dit Mariette ; à peine si vous avez un pouce de moins que moi. Ah ! vous serez la muse comique, et moi, il me semble qu’il faut que je sois la muse tragique, puisque Mariette a mis dans sa tête de me voir chausser le cothurne ! Comme Mariette doit faire ce qu’elle veut, et qu’elle me gouverne avec un sceptre de fer, je vais prendre le costume tragique. — Mariette connaît bien l’étendue de ses pouvoirs.

Il y avait un air de gêne, de contrainte, dans l’air de lady Delacour, lorsqu’elle prononça ces derniers mots, qui leur donnait un sens mystérieux. Dans plusieurs occasions, miss Portman avait remarqué l’autorité despotique qu’exerçait Mariette sur mylady, et elle était étonnée de voir cette insolente fille en imposer à une femme qui ne pouvait pas souffrir de la part de son mari la plus petite contradiction. Elle avait cru d’abord que c’était par air, et pour