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Cependant, reprit lady Anne, le cœur n’a rien de commun avec un bouton de rose. J’ai souvent remarqué combien de comparaisons singulières on tolère dans la société, c’est-à-dire dans la conversation avec ses amis. On se conduirait mal si on prenait des images poétiques pour la règle de sa conduite : nos sentimens, ajouta lady Anne, dépendent de circonstances tout-à-fait indépendantes de notre volonté.

C’est bien ce que je pense, dit vivement Bélinde.

— Ils sont excités par les qualités utiles et agréables que nous découvrons dans les personnes.

— Il n’y a pas de doute, mylady.

— Ou par les qualités dont notre imagination nous présente la réalité.

Bélinde se tut pendant quelques momens, et elle dit :

Il est bien dangereux, sur-tout pour les femmes, de s’en rapporter à son