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riosité d’en avoir un, et qu’il avait aussi-tôt fait travailler Juba.

Mais pourquoi, maman, M. Vincent est-il parti avant qu’il soit fini ? Je suis fâché qu’il ne soit plus ici. — Pendant son absence, il faut que j’aille arroser mes œillets. Il sortit en sautant.

La douleur que lui cause le départ de son ami M. Vincent ne l’empêche pas de penser à ses fleurs, dit lady Percival : ceux qui s’attendent à trouver un sentiment profond dans un enfant de six ans se trompent bien. S’ils veulent le faire paraître, ils ne produisent que de l’affectation. Il faut laisser leur ame s’ouvrir. Le cœur des enfans est un bouton de rose ; si on veut l’épanouir trop tôt, la fleur est perdue.

Bélinde sourit à cette comparaison, qui pouvait, disait-elle, s’appliquer aux hommes et aux femmes comme aux enfans : elle pensait que les sentimens se développaient spontanément.