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M. Percival demanda à Bélinde si elle ne redoutait pas le courroux de mistriss Freke. Bélinde assura que son amitié l’effraierait bien plus que son inimitié. M. Vincent s’étonna de la différence qui existait entre cette femme homme et les créoles ses compatriotes, qui sont, disait-il, toutes douceur, grace et délicatesse.

Et tout indolence, ajouta M. Percival.

C’est, selon moi, un aimable défaut, reprit M. Vincent ; il semble les attacher à la vie domestique, et les garantir plus sûrement de la fatiguante activité de mistriss Freke.

Ce défaut, répondit M. Percival, est sans doute préférable à ceux de mistriss Freke ; mais il ne faut pas l’ériger en vertu, puisqu’il s’oppose à l’instruction, et au desir constant et sagement actif qui doit nous porter au bien.

Mais il ne m’est pas prouvé que l’ignorance nuise au bonheur.