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phosphore dont elle s’était amusée étant enfant, et elle imagina que quelque personne mal intentionnée avait pu se servir de ce moyen pour intimider et tourmenter ce nègre ignorant.

Lorsque M. Vincent lui répéta les menaces de mistriss Freke, Bélinde, qui connaissait le caractère de cette femme, ne douta pas que ce ne fût un de ces badinages qu’elle appelait ses gaietés. Miss Portman proposa d’essayer de faire paraître, à l’aide du phosphore, un semblable fantôme à Juba, afin de juger s’il en serait aussi effrayé. L’expérience fut donc faite la nuit même, au pied du lit de Juba, qui, le lendemain, en parla avec une nouvelle terreur à son maître, l’assurant qu’il avait revu la sorcière. Bélinde alors lui fit montrer le phosphore par un des enfans, et fit dessiner et paraître en sa présence plusieurs figures grotesques. Cette expérience eut le succès qu’elle desirait ; Juba se familiarisa, par degré,