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plaignit cette pauvre victime de la superstition, qui regardait une apparition comme un arrêt de mort. Juba ajouta qu’il savait bien que la sorcière ne lui pardonnerait pas d’avoir révélé son secret ; et avec l’air du plus profond chagrin, il souhaita de mourir au moins avant la nuit, pour ne pas la revoir davantage. Il ajouta que cette même figure lui était apparue dans la remise ; qu’elle l’avait laissé tranquille depuis qu’il avait quitté Harrow-Gate ; mais qu’en y retournant il était sûr qu’elle le tuerait.

M. Vincent connaissait le pouvoir étonnant que la crainte des sorciers avait sur l’esprit des nègres de la Jamaïque. Il consola donc Juba, sans essayer de combattre sa folie : la première personne qu’il rencontra, après cette conversation, fut Bélinde, à qui il en rendit un compte exact. Dès qu’elle entendit parler de l’apparition au milieu des flammes, elle se ressouvint des effets du