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effet de son imagination, il prit un air grave, en l’assurant qu’il trouverait extrêmement mauvais qu’il persistât dans ce silence obstiné. Juba, intimidé, fondit en larmes et répondit :

Je vous dirai tout.

Cette conversation s’était passée dans le parc, devant miss Portman et Charles Percival. Bélinde, voyant que Juba desirait parler seul à son maître, se retira, et le pauvre garçon, quoiqu’avec une sorte d’horreur et de répugnance, avoua que la figure d’une vieille femme lui était apparue au milieu des flammes, chaque nuit, dans la chambre où il couchait à Harrow-Gate, et qu’il était sûr que c’était une des sorcières de son pays, qui l’avait poursuivi en Europe pour se venger de ce qu’il s’était, dans son enfance, moqué de leur pouvoir. L’extrême absurdité de cette histoire fit d’abord rire M. Vincent ; mais son humanité lui rendit bientôt son sérieux. Il