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parlait à peine. Son maître fut surpris de le voir si subitement devenir mélancolique, taciturne ; il le questionna sur son changement. Juba parut extrêmement sensible à l’intérêt que lui témoigna son maître ; mais on ne put tirer de lui aucune explication de ce qui lui arrivait. M. Vincent savait qu’il aimait passionnément la musique ; il lui acheta un tambourin ; mais Juba n’en joua pas. Son humeur sombre semblait augmenter chaque jour ; ils quittèrent Harrow-Gate. À peine eurent-ils été une semaine à Oakly-Parck, qu’on entendit Juba chanter, siffler et parler comme à son ordinaire. Son maître l’en félicita. Un soir il lui ordonna d’aller à Harrow-Gate chercher son tambourin, pour le faire entendre au petit Charles Percival, qui le desirait. En écoutant son maître, Juba parut pétrifié ; il commença à trembler de la tête aux pieds, et regarda fixement M. Vincent ; puis tout-à-coup, joignant