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vait seul la satisfaire constamment. Elle ne trouvait à Oakly-Parck aucuns de ces plaisirs bruyans, aucunes de ces nombreuses sociétés auxquelles elle avait été accoutumée chez lady Delacour. Cependant chaque jour s’écoulait agréablement ; et elle oubliait qu’une très-petite distance la séparait de Harrow-Gate, lieu à la mode pendant la saison des eaux. Il y avait à peine une semaine que Bélinde était à Oakly-Parck, lorsqu’elle y vit arriver M. Vincent.

Il était créole, et n’avait que vingt-deux ans ; sa personne et ses manières avaient quelque chose d’attrayant. Il était grand et remarquablement beau : il avait de grands yeux noirs, le nez aquilin, des cheveux et des sourcils noirs. Son abord était franc et amical ; et, lorsqu’il causait sur un sujet intéressant, il s’animait et parlait avec feu : sa conversation était accompagnée de beaucoup de gestes, comme celle des jeunes gens qui