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Parmi cette heureuse et nombreuse famille, les goûts n’étaient pas uniformes ; l’un des garçons aimait la chimie, un autre le jardinage. L’une des filles avait la goût de la peinture, une autre celui de la musique. La variété de leurs talens augmentait leur bonheur ; car il n’existait parmi eux ni jalousie ni envie.

Ceux qui n’ont jamais joui de cette douce félicité de la vie domestique en supposeront peut-être la description ou chimérique, ou romanesque. Ceux dont les goûts ont été émoussés par la dissipation trouveront ces plaisirs froids ou insipides ; mais le plus grand nombre de mes lecteurs sentira, je l’espère, la vérité de ce tableau.

On ne juge de ce qui peut nous rendre heureux qu’en comparant les différentes impressions que le cœur a reçues dans différentes situations. Bélinde fut bientôt convaincue qu’un heureux intérieur pou-