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Lady Anne Percival, sans pédanterie et sans ostentation, réunissait à des connaissances très-étendues le goût le plus délicat. Son mari l’associait à ses études, et elle était l’orgueil de son esprit comme l’orgueil de son cœur. Il pouvait causer avec elle des choses les plus abstraites[1], et il n’était pas obligé de s’isoler pour s’appliquer à l’étude d’aucune science. Celle qui partageait ses plus tendres affections partageait aussi ses plus sérieuses occupations. Son approbation et le succès journalier de l’éducation de ses enfans l’encourageaient dans ses travaux, et excitaient en lui cette heureuse énergie si utile à la société, ignorée du triste célibataire, et inconnue à l’égoïsme, qui place et cherche sa félicité dans lui-même, et qui ne la trouve pas.

  1. On croirait que l’auteur anglais a voulu peindre ici la vertueuse femme du célèbre Lavoisier.