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ment tout ce qu’elle avait écrit de la conduite de mylady. Elle pensa qu’il était impolitique à elle de dire du mal d’une personne à qui elle était pour ainsi dire confiée, et dont elle était regardée partout comme l’amie. Elle s’accusa de manquer de délicatesse, et elle écrivit sur-le-champ à sa tante de brûler sa dernière lettre, d’en oublier, s’il était possible, le contenu, et d’être assurée que jamais il n’échapperait de sa plume ni de sa bouche de pareilles étourderies ; elle finissait par ces mots :

« J’espère que ma chère tante voudra bien regarder cette indiscrétion plutôt comme un oubli de ma raison que comme une faute de mon cœur. — »

Lady Delacour entra tout-à-coup dans sa chambre en s’écriant :

Choisissez entre la tragédie ou la comédie, Bélinde, les dominos sont arrivés ! Mais quoi ! ajouta-t-elle en la regardant en face, des larmes dans vos yeux, de