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encore lui qui en instruisit mistriss Stanhope dans la lettre qu’il lui écrivit pour implorer sa faveur. Cette femme adroite répéta cette histoire comme universellement connue, afin d’engager sa nièce à céder aux instances du baronnet. Dans toute l’étendue de sa politique, l’imagination de mistriss Stanhope n’avait jamais prévu que sa nièce instruirait entièrement lady Delacour de tout ce qui se passait, et elle ne s’était point mise en garde contre ce danger ; elle ne pouvait juger Bélinde si différente d’elle-même : ainsi son artifice et sa fausseté agirent contre ses propres vues, et produisirent un effet diamétralement opposé à son attente. Ce fut l’exagération de cette histoire qui engagea Clarence Hervey à en parler à Bélinde, et qui fit croire à lady Delacour que cette histoire était publique ; ses propres soupçons, sa jalousie, et sa rage, furent tellement excités, qu’elle ne fut plus maîtresse d’elle-même ; et qu’elle