Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/380

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Vils enfans de l’orgueil ! s’écria-t-elle ; faut-il que pour vous je perde ma seule amie ? Ô Bélinde ! ne deviez-vous pas voir que la grandeur ne donne pas le bonheur ?

Je le vois depuis long-temps, je vous plains de toute mon ame, dit Bélinde en fondant en larmes.

Ne me plaignez point, je ne puis supporter votre pitié, femme perfide ! s’écria lady Delacour en la regardant avec mépris et avec rage ; la plus fausse de toutes les femmes !

Oui, appelez-moi perfide, traître, fausse ; regardez-moi, parlez-moi comme vous voudrez ; je supporterai tout, tout avec patience ; car je suis innocente, et vous êtes trompée et malheureuse, dit Bélinde. Lorsque vous m’aimerez, lorsque vous serez revenue à vous-même, alors seulement je pourrai me fâcher contre vous.

Ne me prodiguez plus vos caresses,