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Je crains pour vous, répondit Bélinde ; pour l’amour du ciel, écoutez-moi, écoutez votre amie !

Mon amie ! ma Bélinde ! s’écria lady Delacour ; elle s’éloigna d’elle, fit quelques pas en silence ; puis, joignant ses mains, et levant les yeux au ciel avec la plus fervente dévotion, elle s’écria :

Dieu du ciel ! ma punition est juste, la mort de Lawless est vengée ; puisse l’agonie de mon ame expier mon crime, la fausseté préméditée, — l’abus de la confiance, — l’hypocrisie ! — je ne dois point, — oh ! je n’aurai jamais à m’en repentir. Elle s’arrêta : ses yeux se tournèrent involontairement sur Bélinde. — Ô Bélinde, vous que j’aimais ! en qui j’avais tant de confiance !

Des pleurs inondèrent son visage ; elle les essuya avec vivacité sans penser à son rouge, et son visage offrit le plus étrange spectacle. Indifférente sur sa figure, elle poussa Bélinde qui voulait