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Sa manière d’être avec elle avait quelque chose de si bizarre et de si inconséquent, qu’elle ne savait que penser de lui : quelquefois elle croyait voir clairement dans ses regards qu’elle en était aimée, et d’autres fois elle ne doutait pas que l’air de réserve qu’il affectait avec elle ne signifiât qu’il était amoureux de lady Delacour. Toutes les fois que cette dernière idée se présentait à elle, elle s’indignait contre les effets de la coquetterie.

La pauvre Bélinde fut si tourmentée de l’idée qu’on l’avait mise sous la tutelle d’une personne dont la conduite et les manières étaient peu convenables, qu’elle en écrivit à sa tante Stanhope, en lui représentant que la société de lady Delacour pouvait nuire à sa réputation, à ses principes.

Mistriss Stanhope répondit à la lettre de Bélinde quelques jours après. Elle la grondait sévèrement sur l’imprudence