Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/365

Cette page a été validée par deux contributeurs.

exemple, serait le dernier homme auquel je voudrais vous voir unie. Vous n’êtes pas une enfant, et vous ne devez pas vous exposer aux sarcasmes de toutes les femmes de votre société, pour suivre une folle passion qui, peut-être, n’existe que dans votre imagination. Je ne veux même pas penser que ma nièce puisse se dégrader elle-même, au point d’aimer un homme qui ne lui a point fait de déclaration de ses sentimens, et qui, j’en suis sûre, n’en a aucun. Il ne faut pas vous tromper ; le fait, que je ne vous dirais pas sans cette circonstance, est qu’il a une maîtresse, et ses amis assurent que, s’il se marie jamais, il l’épousera. Je ne sais ce qu’elle est ; mais on dit que c’est la plus belle créature possible, et Clarence est philosophe. Si vous avez le sens commun, je vous en ai dit assez. Adieu ; répondez-moi bien vîte que tout va au gré de mes desirs ; je suis impatiente de mander cette bonne nouvelle à