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faire les choses de bonne grace, que d’y être forcé ; je vous cède donc les hommages de Clarence. Allons, laissez là toute fausse modestie, et répétez-moi les galanteries que vous a dites Clarence, et tous les sermens qu’il vous a faits ?

Pendant que Bélinde effeuillait son bouquet, elle se ressouvint de la phrase de M. Hervey : Je pense que la plupart des malheurs du monde viennent de la fausse discrétion, ou de la crainte de dire la vérité.

Oui, j’aurai le courage de la dire, pensa-t-elle. Le seul compliment que m’ait fait M. Hervey, dit Bélinde, c’est sur ma prudence, et sur la simplicité de mes manières.

C’est en vérité un grand éloge, ma chère ; mais vous auriez pu aussi bien le recevoir de votre grand-père : je suis fâchée alors qu’Hélène n’ait point entendu une louange si morale ; je n’aurais jamais cru qu’un tête-à-tête avec Cla-