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se faisait tout à tous. Il savait plaire aux hommes comme aux femmes ; mais il mettait, en général, beaucoup plus de prix à ses succès dans la société de celles-ci. Sa conduite était réglée. Il avait un vif sentiment de l’honneur. Il était sensible et bon ; mais il était très-susceptible d’entraînement, et sa société était d’un genre qui ne devait pas tarder à le rendre vicieux. Quant à ses relations avec lady Delacour, sans doute il eût été révolté de troubler l’union d’un ménage ; mais ici il n’y avait pas d’union à troubler. Il y avait un peu de fatuité dans son fait : il n’était pas fâché qu’on vît qu’il était bien reçu chez une femme de beaucoup d’esprit et d’agrémens. La jalousie de mylord l’amusait, l’impatientait et le flattait tour-à-tour.

Comme M. Hervey était de toutes les parties de mylady, il vit Bélinde presque tous les jours, et tous les jours il admira davantage sa beauté ; tous les jours il