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votre tante Stanhope !… Tout cela s’explique très-bien… — Je comprends à présent pourquoi elle n’ouvre jamais une lettre de sa tante devant moi, depuis celle que je lui arrachai par plaisanterie, et qui était pleine de réticences sur le compte de mon mari et sur le mien. — Et c’est moi-même qui vais la conjurer de rester avec moi jusqu’à mon dernier soupir !…

Comme je me suis laissé tromper ! Dans le moment que je découvrais la trahison d’une amie, je me livrais aux artifices d’une autre, mille fois plus dangereuse, mille fois plus aimée. Henriette Freke peut-elle être comparée avec Bélinde ? Henriette m’amusait, et je la méprisais ; mais Bélinde ! oh ! Bélinde ! combien je l’aimais ! — Je l’admirais ! je la respectais ! je l’adorais !…

Épuisée par les vives émotions que son imagination venait d’exciter en elle, lady Delacour s’endormit de fatigue. La ma-