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vait avoir de l’astuce de sa tante. L’ambition de devenir la femme d’un lord pouvait fort bien l’avoir séduite : elle avait remarqué que lord Delacour était plus attentif avec sa femme ; il fallait frapper son imagination en dégoût, et lui communiquer le secret d’une affreuse maladie, sous prétexte d’avoir son consentement à l’opération. Le soir même, Bélinde avait laissé une marque dans un volume de Marmontel, à l’endroit où cet auteur donne des leçons aux femmes sur la manière de mener un mari du caractère de lord Delacour. Ce n’était point sans quelque dessein que miss Portman avait étudié cet endroit.

Les billets de banque que mylord avait donnés à mylady quelques jours auparavant avaient été refusés par Bélinde. Elle avait eu tout l’honneur de ce refus auprès du pauvre lord, qu’elle avait charmé par cette affectation de générosité, et dont elle avait détourné les intentions sur