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Mais, permettez-moi de vous parler des miens, dit Bélinde ; je ne puis me mêler de cette affaire si votre mari l’ignore.

Faites ce que vous voudrez, repartit vivement lady Delacour ; vos idées de convenances vis-à-vis de mon mari l’emportent, à ce qu’il me paraît, sur votre amitié pour moi ; mais je ne doute pas que vous n’agissiez d’après un principe juste. Vous m’avez promis de ne jamais m’abandonner ; lorsque j’ai besoin de votre assistance, vous me la refusez par considération pour lord Delacour : une scrupuleuse délicatesse peut dégager une personne sensible d’une promesse positive ! Cette morale est nouvelle et commode.

Bélinde, quoique blessée par le ton ironique de son amie, lui répondit avec douceur que la promesse qu’elle lui avait faite de la soigner pendant sa maladie était bien différente de l’en-