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sûr que miss Portman ne me désapprouve pas. Quant à la querelle, au sujet du carrosse et des chevaux, dont vous avez entendu une partie l’autre jour à déjeûner, je veux vous en dire le commencement.

Pardonnez-moi, mylord ; mais j’aimerais cent fois mieux en apprendre la fin.

C’est une nouvelle preuve de votre esprit et de votre bonté ; je voudrais que mylady fût de votre goût : je reconnais son mérite ; mais, soit dit entre nous, je lui voudrais plus de raison : il est aussi malheureux, pour une femme, d’avoir trop d’esprit que d’en manquer. Rien n’est plus dangereux que d’avoir les moyens de soutenir une mauvaise cause.

Pour condamner l’esprit, vous l’employez, mylord, dit Bélinde, avec un sourire qui rendit lord Delacour de la meilleure humeur du monde.

Vous êtes très-indulgente, lui dit-il, et je voudrais mériter vos louanges ;