Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.

heur des unions mal assorties ne furent pas en faveur du mariage en général. Elle était convaincue que les mariages d’intérêt, de convenance et d’ambition, ne pouvaient donner le bonheur. Depuis son enfance, elle n’avait point vu d’exemple d’intérieur heureux.

Le docteur X. lui avait bien vanté celui de lady Anne Percival ; mais elle craignait que cet homme d’une vertu et d’un génie supérieur ne crût trouver trop aisément ce qu’il desirait, c’est-à-dire, de voir réaliser le rêve de son cœur. M. Hervey était le seul homme qu’elle avait cru capable de faire le bonheur d’une femme raisonnable ; mais elle sentait que son esprit, sa tournure, ses manières et son caractère, ne lui inspiraient plus qu’une froide estime. Lady Delacour voulait lui persuader qu’elle aimait ; quoique Bélinde ne la crût pas, elle éprouva un vif regret d’être privée de ses conseils, et d’être, par sa maladie, livrée à elle-