Page:Edgeworth - Belinde T1 T2.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que c’était un parti dangereux à prendre, même en s’en rapportant au plus célèbre opérateur ; mais que si, par un vain desir de mieux cacher son secret, elle se confiait aux mains d’un ignorant, sa perte était certaine.

Bélinde, après cette lecture, balança si elle en ferait part à son amie ; mais elle se détermina à attendre le retour du docteur, espérant que lady Delacour n’aurait jamais la pensée d’avoir recours à un charlatan.

Le lendemain, lord Delacour, à son réveil, n’avait qu’une idée confuse de ce qui s’était passé dans la nuit ; il fit cependant de gauches excuses à miss Portman sur la violence de ses manières, en accusant l’admirable bourgogne de lord Studly. Il témoigna beaucoup de peine du terrible accident arrivé à sa femme, se plaignant de l’entêtement qu’elle avait eu, en ne suivant pas ses avis, et en se servant de jeunes chevaux.