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tendant le bruit d’une voiture : elle courut à la porte, et trouva lady Delacour entourée de tous ses gens dans le vestibule, et dans les plus effrayantes convulsions. Bélinde se fit jour auprès d’elle, et, rassemblant son courage, elle ordonna qu’on portât son amie dans son cabinet de toilette, et qu’on la laissât aux soins de Mariette. M. Hervey la suivit ; en chemin, elle revint à elle et s’écria :

De grace ! laissez-moi, je ne suis point blessée, je suis bien ; où est Mariette ? où est miss Portman ?

Nous sommes avec vous ; vous êtes dans votre appartement, lui répondit Bélinde : fiez-vous à moi, ajouta-t-elle avec fermeté : ne vous contraignez plus.

Lady Delacour garda le silence : elle souffrait beaucoup ; mais elle avait tellement pris l’habitude de retenir ses plaintes, qu’elle n’en laissait échapper aucune.