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qu’en paraissant toujours supérieure à sa rivale.

Mistriss Luttridge devait avoir des livrées et une voiture neuve pour le jour de la naissance du roi. Lady Delacour voulait l’effacer par sa magnificence ; et ce fut cette frivole ambition qui l’entraîna à accepter avec si peu de noblesse et les chevaux de mistriss Portman, et les deux cents guinées de Clarence Hervey.

Ce grand jour arriva enfin ; toute la matinée le triomphe de mylady fut complet, la toilette de mistriss Luttridge, son vis-à-vis, ses chevaux, furent entièrement éclipsés par ceux de lady Delacour. Sa joie et sa vanité étaient à leur comble. Elle attendit le bal du soir, en se promettant de nouveaux succès. Ma chère Bélinde, lui dit-elle en s’habillant, il est affreux de penser que vous ne puissiez pas venir avec moi ! — Aucun plaisir ne peut être pur dans ce monde ; mais cela aurait été trop charmant pour moi,