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réfléchissant jamais au bonheur d’avoir un époux pour leur vie. Je me suis souvent demandé à moi-même ce que pouvaient devenir ces personnes-là, lorsqu’elles deviennent laides ou vieilles, ou même lorsque l’œil du monde se fatiguait de voir leur monotone coquetterie. — Si elles ont une grande fortune, tout est bien ; elles peuvent prendre sur leur vie deux ou trois années pour jouir d’une liberté qui doit leur devenir à charge, elles peuvent être assurées que, tôt ou tard, elles seront recherchées, non seulement par de jeunes écervelés, mais encore par des gens de mérite. — Mais concevez-vous une position plus affreuse que celle d’une jeune demoiselle pauvre, quand elle a dépensé en pompons et en rubans l’intérêt et le capital de sa modique fortune ? Elle pense alors au mariage : un engagement convenable, une heureuse union, fuient devant elle avec le bonheur et le repos ; et pourquoi ? parce qu’elle n’a