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d’aller plus souvent dans le monde) des essaims de jeunes étourdies, ayant toutes l’air d’être formées sur le même modèle, se montrant dans le grand monde sans autre but que de s’amuser et d’exciter l’admiration éphémère de ceux qui font métier d’admirer toutes les femmes. On les voit encore le jour suivant ; l’année suivante elles jouent le même rôle, et toujours sans arriver à un but ni plus utile, ni plus agréable. — Combien je plaignais et je méprisais à la fois ces jeunes folles, en observant leurs petites manières ! Je les voyais s’envier les unes les autres de la manière la plus évidente, et par conséquent la plus ridicule, et s’exposer ainsi à l’examen sévère et aux observations satiriques de ces mêmes personnes dont elles desiraient l’admiration ; babillant, chuchotant, ricanant ; ne pensant jamais à l’avenir, et ne profitant pas même du présent ; contentes d’avoir un danseur pour une contre-danse, et ne