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rence ; et je ne suis certainement pas blâmable d’admirer ce que tout le monde admire.

Je desirerais, dit la vieille dame, pour elle, pour sa famille, et pour sa réputation, qu’elle eût moins d’admirateurs et plus d’amis : mais est-elle assez sage pour en sentir le prix ?

Nous ne connaissons le bonheur d’avoir des amis que par l’expérience, dit lady Anne ; ainsi, il ne faut pas s’étonner que ceux qui n’ont jamais éprouvé les plaisirs de l’amitié ne puissent pas en connaître le prix.

Vous êtes bien indulgente ; mais lady Delacour est trop vaine pour avoir jamais un ami, dit mistriss Delacour. — Ma chère lady Anne, vous ne la connaissez pas aussi bien que moi ; — elle a une vanité qui n’a pas d’exemple.

C’est beaucoup dire, dit lady Anne, et nous devons alors ajouter aussi, que lady Delacour étant une grande héri-