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les paniers vainqueurs. Mistriss Luttridge fut outrée au-delà de toute expression : le triomphe que je venais de remporter sur elle persuada à son mari que je réussirais à faire élire le cousin d’Henriette. Il résolut de se venger, et lui envoya un cartel. Il reçut une réponse telle qu’il la souhaitait : l’épée était l’arme qu’ils avaient choisie ; l’heure désignée, six heures du soir ; le lieu du combat, un petit bois à deux milles de la ville.

Mistriss Freke était chez moi ; lorsqu’elle apprit cette nouvelle, elle changea de couleur, et me supplia de la suivre. Je ne fis aucune objection ; je ne pouvais rien refuser à mon amie, je montai avec elle dans sa voiture ; nous descendîmes à quelque distance du combat : on nous avait donné de si justes renseignemens, que nous trouvâmes sans peine les deux ennemis. Le cousin d’Henriette avait déjà reçu une blessure ; son bras ensanglanté nous effraya, nous nous précipi-