Pour l’éclaircissement de quelques parties de ce récit, où j’ai tant parlé de l’arrimage du brick, et qui peuvent paraître obscures à quelques-uns de mes lecteurs qui ont peut-être vu un arrimage régulier et bien fait, je dois établir ici que la manière dont cette très-importante besogne avait été faite à bord du Grampus était un honteux exemple de négligence de la part du capitaine Barnard, qui n’était pas un marin aussi soigneux et aussi expérimenté que l’exigeait impérieusement la nature hasardeuse du service dont il était chargé. Un véritable arrimage doit être fait avec la méthode la plus soignée, et les plus désastreux accidents, à ma propre connaissance, sont souvent venus de l’incurie ou de l’ignorance dans cette partie du métier. Les bâtiments côtiers, dans la confusion et le mouvement qui accompagnent le chargement ou le déchargement d’une cargaison, sont les plus exposés à mal par manque d’attention dans l’arrimage. Le grand point est de ne pas laisser au lest ou à la cargaison la possibilité de bouger, même dans les plus violents coups de roulis. À cette fin, on doit faire la plus grande attention non-seulement au chargement en lui-même, mais aussi à la nature du chargement, et si c’est une cargaison complète ou seulement partielle.
Pour la plupart des frets, l’arrimage se prépare au moyen d’un cric à main. Ainsi, s’il s’agit d’une charge de tabac ou de farine, le tout est pressuré si étroitement dans la cale du navire que les barils ou les pièces, quand on les décharge, se trouvent complètement aplatis et sont quelque temps sans reprendre leur forme première. On a recours à cette méthode principale-