quelque chose comme une promesse d’apporter le lendemain un bon dîner à son prisonnier.
Pendant la journée, deux hommes de l’équipage, — des harponneurs, — descendirent accompagnés du coq, tous les trois à peu près dans le dernier état d’ivresse. Comme Peters, ils ne se firent aucun scrupule de parler de leurs projets, sans aucune réticence. Il paraît qu’ils étaient tous très-divisés d’avis relativement au but final du voyage, et qu’ils ne s’accordaient en aucun point, excepté sur l’attaque projetée contre le navire qui arrivait des îles du Cap Vert et qu’ils s’attendaient à rencontrer d’un moment à l’autre. Autant qu’il en put juger, la révolte n’avait pas été amenée uniquement par l’amour du butin ; une pique particulière du second contre le capitaine Barnard en avait été l’origine principale. Il paraissait qu’il y avait maintenant à bord deux partis bien tranchés, — l’un présidé par le second, l’autre mené par le coq. Le premier parti voulait s’emparer du premier navire passable dont on ferait rencontre et l’équiper dans quelqu’une des Antilles pour faire une croisière de pirates. La deuxième faction, qui était la plus forte et comprenait Dirk Peters parmi ses partisans, inclinait à suivre la route primitivement assignée au brick vers l’océan Pacifique du Sud, et là, soit à pêcher la baleine, soit à agir autrement, suivant que les circonstances le commanderaient.
Les représentations de Peters, qui avait fréquemment visité ces parages, avaient apparemment une grande valeur auprès de ces mutins, oscillant et hésitant entre plusieurs idées mal conçues de profit et de plaisir. Il insistait sur