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heur dans celle que j’allais tenter. Je plaçai, comme j’avais déjà fait, le papier sur un livre, et je m’assis pendant quelques minutes, mûrissant soigneusement la question dans mon esprit. À la fin, je pensai qu’il n’était pas tout à fait impossible que le côté écrit fût marqué de quelque inégalité à sa surface, inégalité qu’une vérification délicate par le toucher pouvait me révéler. Je résolus de faire l’expérience, et je passai soigneusement mon doigt sur le côté qui se présentait le premier ; — je ne sentis absolument rien, et je retournai le papier, le rajustant sur le livre. Je promenai de nouveau mon index tout le long et avec une grande précaution, quand je découvris une lueur excessivement faible, mais cependant sensible, qui accompagnait mon doigt. Ceci ne pouvait évidemment provenir que de quelques petites molécules du phosphore dont j’avais frotté le papier dans ma première tentative. L’autre côté, le verso, était donc celui où était l’écriture, si toutefois je devais enfin trouver quelque chose d’écrit. Je retournai donc encore le billet et je me mis à l’œuvre, comme j’avais fait précédemment. Je frottai le phosphore ; une lumière en résulta de nouveau, — mais cette fois, quelques lignes d’une grosse écriture, et qui semblaient tracées avec de l’encre rouge, devinrent très-distinctement visibles. La clarté, quoique suffisamment brillante, ne fut que momentanée. Cependant, si je n’avais pas été trop fortement agité, j’aurais eu amplement le temps de déchiffrer les trois phrases entières placées sous mes yeux ; — car je vis qu’il y en avait trois. Mais, dans mon impatience de tout lire d’un seul coup, je ne réussis qu’à attraper les sept mots de la fin