peine à nous faire comprendre. Toutefois, nous apprîmes avec le plus grand étonnement que les îles abondaient en grosses tortues de l’espèce des Galapagos, et nous en vîmes une dans le canot de Too-wit. Nous vîmes aussi de la biche de mer entre les mains d’un des sauvages, qui la dévorait à l’état de nature avec une grande avidité.
Ces anomalies, ou du moins ce que nous considérions comme anomalies relativement à la latitude, poussèrent le capitaine Guy à tenter une exploration complète du pays, dans l’espérance de tirer de sa découverte quelque spéculation profitable. Pour ma part, désireux comme je l’étais de pousser plus loin la découverte, je n’avais qu’une visée et qu’un but, je ne pensais qu’à poursuivre sans délai notre voyage vers le sud. Nous avions alors un beau temps, mais rien ne nous disait combien il durerait ; et, nous trouvant déjà au quatre-vingt-quatrième parallèle, avec une mer complètement libre devant nous, un courant qui portait vigoureusement au sud et un bon vent, je ne pouvais prêter patiemment l’oreille à toute proposition de nous arrêter dans ces parages plus longtemps qu’il n’était absolument nécessaire pour refaire la santé de l’équipage, pour nous ravitailler et embarquer une provision suffisante de combustible. Je représentai au capitaine qu’il nous serait facile de relâcher à ce groupe d’îles lors de notre retour, et même d’y passer l’hiver dans le cas où les glaces nous barreraient le passage. À la longue, il se rangea à mon avis (car j’avais, par quelque moyen inconnu à moi-même, acquis un grand empire sur lui), et finalement il fut décidé que,