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considérations impérieuses ne l’avaient pas contraint à battre en retraite, il aurait pénétré, sinon jusqu’au pôle, au moins jusqu’au 85e parallèle. J’ai relaté un peu longuement ses idées sur la matière, afin que le lecteur fût à même de juger jusqu’à quel point elles ont été corroborées par ma propre expérience.

En 1831, le capitaine Briscoe, naviguant pour MM. Enderby, armateurs baleiniers à Londres, fit voile sur le brick Lively pour les mers du Sud, accompagné du cutter Tula. Le 28 février, se trouvant par 66° 30′ de latitude sud et 47° 31′ de longitude est, il aperçut la terre et « découvrit positivement à travers la neige les pics noirs d’une rangée de montagnes courant à l’est-sud-est. » Il resta dans ces parages pendant tout le mois qui suivit, mais ne put s’approcher de plus de dix lieues de la côte, à cause de l’état effroyable du temps. Voyant qu’il lui était impossible de faire aucune découverte nouvelle pendant cette saison, il remit le cap au nord et alla hiverner à la Terre de Van-Diémen.

Au commencement de 1832, il se remit en route pour le Sud, et, le 4 février, il vit la terre au sud-est par 67° 15′ de latitude et 69° 29′ de longitude ouest. Il se trouva que c’était une île située près de la partie avancée de la contrée qu’il avait d’abord découverte. Le 21 du même mois, il réussit à atterrir à cette dernière, et en prit possession au nom de Guillaume IV, lui donnant le nom d’île Adélaïde, en l’honneur de la reine d’Angleterre. Ces détails ayant été transmis à la Société Royale Géographique de Londres, elle en conclut « qu’une vaste étendue de terre se continuait sans interruption depuis 47° 30′ de longi-