Page:Edgar Poe Arthur Gordon Pym.djvu/190

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le cap au sud, avec la résolution de pousser dans cette route aussi loin que possible. Avant d’entrer dans cette partie de mon récit, je ferai peut-être aussi bien, pour l’instruction des lecteurs qui n’ont pas suivi avec attention la marche des découvertes dans ces régions, de donner un compte-rendu sommaire des quelques tentatives faites jusqu’à ce jour pour atteindre le pôle sud.

L’expédition du capitaine Cook est la première sur laquelle nous ayons des documents positifs. En 1772, il fit voile vers le sud, sur la Resolution, accompagné du lieutenant Furneaux, commandant l’Adventure. En décembre, il se trouvait au 58e parallèle de latitude sud, par 26° 57′ de longitude est. Là il rencontra des bancs de glace d’une épaisseur de 8 à 10 pouces environ, s’étendant au nord-ouest et au sud-est. Cette glace était amassée par blocs, et presque toujours si solidement amoncelée, que les navires avaient la plus grande peine à forcer le passage. À cette époque, le capitaine Cook supposa, d’après la multitude des oiseaux en vue et d’autres indices, qu’il était dans le voisinage de quelque terre. Il continua vers le sud, avec un temps excessivement froid, jusqu’au 64e parallèle, par 38° 14′ de longitude est. Là il trouva un temps doux avec de jolies brises pendant cinq jours, le thermomètre marquant 36 degrés[1]. En janvier 1773, les navires traversaient le cercle Antarctique, mais ne pouvaient réussir à pénétrer plus loin ; car, arrivés à 67° 15′ de latitude, ils trouvèrent leur marche arrêtée par un amas immense de glaces qui s’étendait sur tout l’horizon sud aussi loin que

  1. Fahrenheit. — C. B.