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sous l’aspect d’un rempart à pic. Le sommet est parfaitement aplati, et tout le pays est stérile ; rien n’y vient, excepté quelques arbustes rabougris.

L’île Nightingale, la plus petite et la plus au sud, est située à 37° 26′ de latitude sud et 12° 12′ de longitude ouest. Au large de son extrémité sud se trouve un récif assez élevé formé de petits îlots rocheux ; on en voit encore quelques-uns de semblable aspect au nord-est. Le terrain est stérile et irrégulier, et une vallée profonde traverse l’île en partie.

Les côtes de ces îles abondent, dans la saison favorable, en lions marins, éléphants marins, veaux marins et phoques à fourrure, ainsi qu’en oiseaux océaniques de toute sorte. La baleine aussi est fréquente dans le voisinage. La facilité avec laquelle on s’emparait autrefois de ces différents animaux fit que ce groupe fut, dès sa découverte, fréquemment visité. Les Hollandais et les Français y vinrent souvent et dès les premiers temps. En 1790, le capitaine Patten, commandant le vaisseau Industry, de Philadelphie, fit un voyage à Tristan d’Acunha, où il resta sept mois (d’août 1790 à avril 1791), pour recueillir des peaux de veaux marins. Durant cette période, il n’en ramassa pas moins de cinq mille six cents, et il affirme qu’il n’aurait pas eu de peine à faire en trois semaines un chargement d’huile pour un grand navire. À son arrivée, il ne trouva pas de quadrupèdes, à l’exception de quelques ægagres, ou chèvres sauvages ; maintenant l’île est fournie de tous nos meilleurs animaux domestiques, qui y ont été successivement introduits par les navigateurs.

Je crois que ce fut peu de temps après l’expédition du