lents coups de tonnerre, — mais qui dura si peu de temps que nous ne pûmes recueillir à peu près qu’une demi-pinte d’eau. D’un consentement commun, nous donnâmes tout à Auguste, qui semblait maintenant à la dernière extrémité. Il buvait l’eau à même le drap à mesure que nous la recueillions, lui couché sur le pont, et nous, tenant le drap de manière à laisser couler l’eau dans sa bouche ; car il ne nous restait rien qui pût servir à contenir l’eau, à moins de vider le vin de la grosse bouteille d’osier, ou l’eau croupie de la cruche. Nous aurions eu cependant recours à l’un de ces expédients si l’averse avait duré.
Le malade ne sembla tirer de son breuvage qu’un pauvre soulagement. Son bras était complètement noir depuis le poignet jusqu’à l’épaule, et ses pieds étaient comme de la glace. Nous nous attendions à chaque instant à lui voir rendre le dernier soupir. Il était effroyablement amaigri ; à ce point que, bien qu’il pesât cent vingt-sept livres en quittant Nantucket, maintenant il ne pesait pas plus de quarante ou cinquante livres au maximum. Ses yeux étaient profondément enfoncés dans sa tête, visibles à peine, et la peau de ses joues pendait, lâche et traînante, au point de l’empêcher de mâcher aucune nourriture ou d’avaler aucun liquide à moins d’une excessive difficulté.
1er août. — Toujours le même temps : grand calme, avec un soleil étouffant. Horriblement souffert de la soif, l’eau de la cruche étant absolument putride et fourmillant de vermine. Nous réussîmes cependant à en avaler une partie en la mêlant avec du vin ; — mais notre soif