ou moins de succès, jusqu’au coucher du soleil. Pendant cet intervalle, nous eûmes le bonheur de rapporter en tout quatre nouvelles petites jarres d’olives, un autre jambon, une grosse bouteille d’osier contenant presque trois gallons d’excellent madère et, ce qui nous fit encore plus de plaisir, une petite tortue de l’espèce galapago ; le capitaine Barnard, au moment où le Grampus quittait le port, en avait reçu à son bord plusieurs de la goëlette Mary Pitts, qui revenait d’un voyage dans le Pacifique à la chasse du veau marin.
Dans une partie subséquente de ce récit, j’aurai fréquemment l’occasion de parler de cette espèce de tortue. On la trouve principalement, comme la plupart de mes lecteurs le savent, dans le groupe d’îles appelées les Galapagos, qui, dans le fait, tirent leur nom de l’animal, — le mot espagnol galapago signifiant tortue d’eau douce. Sa forme particulière et son allure lui font donner quelquefois le nom de tortue-éléphant. On en trouve souvent qui sont d’une grosseur énorme. J’en ai vu moi-même quelques-unes qui pesaient de douze à quinze cents livres, bien que je n’aie pas souvenir qu’aucun navigateur ait parlé de tortues de cette espèce pesant plus de huit cents livres. Leur aspect est singulier, et même répugnant. Leur démarche est très-lente, mesurée, lourde, le corps s’élevant à peu près à un pied du sol. Le cou est long et excessivement grêle ; la longueur ordinaire de ce cou est de dix-huit pouces à deux pieds, et j’en ai tué une chez qui la distance de l’épaule à l’extrémité de la tête n’était pas de moins de trois pieds dix pouces. La tête a une ressemblance frappante avec celle d’un ser-